À l’occasion de son exposition «Accords magnétiques» au GRAAC de Guéthary, Rainier Lericolais a conçu l’album «DK» à la manière d’une bande-son spectrale : celle du «Dybuk» de Michał Waszyński, réalisé en Pologne en 1937. Amputé de ses dialogues et musiques, le film est recomposé selon la technique du cut-up chère à l’artiste, qu’il emploie tant dans ses collages que dans ses œuvres sonores. La pièce de théâtre dont ce drame surnaturel s’inspire («Le Dibbouk» de Sh. An-ski, 1917) étant elle-même une mosaïque de références mystiques, sinon érotiques, empruntées à la Kabbale comme au Cantique des Cantiques.
« Je me souviens de moi à travers tes pensées » : hanté par cette réplique, Rainier Lericolais, à travers sa lecture du «Dibbouk», se souvient de ses propres fantômes. Viennent-ils de «La Jetée» de Chris Marker ? ou de «L'Invention de Morel» d'Adolfo Bioy Casares ? Qui sait ? Entre deux mondes, mille accords secrets.