After Fire by Remove

Britney en larmes à la Coop de Corgémont...

Comment se forge une oreille ? Pour le fœtus en tout cas ça arrive vers la 6e semaine. D’accord. Merci. Nous aussi on a des téléphones. On vous rappellera.

Précisons la question : comment se forge une oreille avec ce qu’on met dedans ?

Car il y a tout à parier que si le très tentaculaire Remove à fait ces gammes dans le metal (avec l’ irrésumables palettes de variations qu’offre ce mot) son parcours d’auditeur - et donc de faiseur - à du être traversé par d’irréversibles arc-en-ciel radio actif pour parvenir à cet After Fire que voici.

On pourrait donc parler de pop… pop, metal, be bop tant que vous y êtes, il se trouve qu’avec ce cas-ci échanger un éventail contre un autre ne nous ne sera pas vraiment utile… Bon sang, accrochons-nous, on va s’en sortir. Soufflez. Go !
On pourrait parler de pop, translucide, flashy comme si un grand mystère avait revêtu son costume le plus tapageur.

Pour trouver sa radicalité, Remove à du trancher avec finesse dans le lard : entendez par là que la torréfaction du métal pour être transposée à un dancefloor kawaï devait passer par plusieurs niveau de filtres savamment adaptés, un truc d’alchimiste en peignoir turquoise qui par un dimanche de pluie crée la teuf du siècle sans témoins. Ça va tout le monde suit ? Écoutez l’album vous verrez trop c’que j’veux dire.

La question de genre, sans être explicitement évoquée plane sur toute la proposition. Si l’auto tune à permis au rappeur de pousser la chansonnette, Remove, lui, donne à sa voix un ton féminin troublant d’authenticité, transcendant sa barbe de zikos jurassien pour libérer la biatch résiliante qui sommeil en lui et - doit on le préciser ? - sommeil en nous tous.

Il s’agit donc d’un album lumineux comme des néons verts et roses qui affrontent l’infini de la nuit. Et justement, c’est ça qui est bien.

Remove est à propos de transformation. Avec cet album, il réussi à capturer quelques choses qui bouge. Une grosse teuf intime qu’on ferait dans le tunnel du désespoir, après s’être rendu compte que celle-ci allait nous donner bien plus d’énergie qu’elle nous en coûte.

Une épopée qui tient dans les larmes de Britney en craquage complet à la Coop de Corgémont.

C’est poppy viscérale, inquiétant, adorable et ça nous appelle. Comme si un tube radio se faisait accidentellement remixé par un soleil écrasant dans la voiture. C’est peut être ça After Fire, des tubes radio passés par le traitement sans pitié des rayons du soleil. Une chaleur déformant la bande pour en révéler un secret que personne n’avait soupçonné à cet endroit.

Chronique par TAKEMO

Josué Salomon aka "REMOVE" is a Swiss composer / producer / performer and sometimes DJ.
Fascinated by the sound design and the codes of the musical genres.
Has worked with:
Blizzard Audio club
Weebee Weebee
Hybisae
Caroline Alves
Baby Volcano
Bunkr
Coal Black Horses
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