Eole from Contreforts by L'1consolable
Tracklist
| 5. | Eole | 4:50 |
Lyrics
Vive le vent, vive le vandalisme, je vais droit d’vant sans
balises,
j’suis un enfant d’la bise qu’l’absence de mouvement scandalise,
et quand j’navigue vers le large tout l’océan pactise
pour m’arracher aux abords d’la rive et aux perspectives dont
on m’avise,
on ressent dans la brise que l’air s’embrase,
ils m’disent «Fais pas d’bêtises !» lorsque joie et colère
s’embrassent,
ma tristesse erre sans but, blessure de guerre sans traces,
je parle une langue sensible faite d’une grammaire sans
phrases,
on perd l’emphase des débuts quand les galères s’entassent,
vu l’nombre de tasses que j’ai bues j’doute que la mer s’en
passe,
faut pas qu’ma mère s’en fasse, j’sais pas si mes nerfs
f’ront face
mais ici j’pars perdant face aux issues qui s’ferment en
masse,
devant c’est l’mystère sans sas de sortie mais je m’encrasse
ici dans les enclaves d’une vie amère et guère sensas’,
pourvu qu’la mer m’enlace loin de l’hiver sans grâce
où j’ai grelotté sans qu’on m’dise que j’pourrais m’plaire en
face !
Refrain:
Et je souffle, je souffle, je souffle, et je souffle, et je souffle
sur les braises de ma colère,
Et je souffle, je souffle, je souffle, et je souffle, et je souffle,
qu’on n’me dise pas qu’il y a trop d’air !
Et je souffle, je souffle, je souffle, et je souffle, et je souffle
sur ce qu’il reste de la biosphère !
Et je souffle, je souffle, je souffle, et je souffle, et je souffle :
j’conquiers tout ce qui m’sera pas offert !
Volontiers désinvolte mais vite je peux sévir,
et virevolte, emporte les récoltes lorsque je m’étire,
et ma brise est légère, et l’air est lourd de désirs,
j’ai des airs de tempête quand l’temps s’prête à ce que
j’délire,
et d’un souffle tout détruire, dans l’désert je peux écrire
une partition dans l’sable qu’les dunes sont incapables de
prédire,
et j’m’engouffre, je m’étire, ça sent l’souffre, j’devrais dire :
ça sent l’souffle d’une haleine chargée comme un gun, et j’tire !
Et l’printemps se dessine, l’espace-temps se déchire,
empruntant autant d’chemins que d’formes que je peux r’vêtir,
tramontagne ou mistral, vent d’l’austral ou zéphyr,
je sais faire fi d’l’inertie perfide où l’on me fait fuir,
et je m’insinue partout, dans la moindre brèche à saisir,
je suis retors par nature et puis revêche par plaisir,
ma tempête se fait rare mais j’suis pas du genre à n’pas férir,
je remue ciel et terre tant qu’il nous reste une terre à chérir !
Refrain
Je suis l’homme bourrasque, je fais tomber les masques
de ceux qui vont dans l’sens du vent, je les démasque,
j’apporte de quoi franchir la porte, ondées et frasques,
j’me bats pour m’affranchir tout comme l’ont fait les basques,
j’veux pas suivre le pas, je pars suivre les traces que laissent
ceux qui s’égarent, renaissent sur un quai d’gare, j’me dresse
contre les forteresses lorsque les morts me pressent,
lorsque les portes se ferment et que les stores se baissent !
Hors de question d’me faire confiner,
qu’on fasse de moi l’spectateur de ma vie assis comme au
ciné,
j’ai conspiré contre le temps, j’entends dès qu’on s’y met
qu’un vent d’révolte souffle, et souffle, trop longtemps comprimé,
vent contraire, hélas souvent contraint,
j’ai fait mes classes là où les masses d’air t’écrasent et passent
à cent contre un,
même si les ennuis vont bon train, j’manque rarement d’entrain
quand nuit et jour s’confondent en chemin et qu’ils m’en
montrent un !
Refrain
