Aristocrafric from Projet A by Joseph Allimann
Tracklist
| 6. | Aristocrafric | 3:39 |
Lyrics
Lèche-botte, type insipide, pauvre en vie intérieure
Petit gars vaniteux qui se rêve grand seigneur
Il cherche le pognon pour s’ach’ter l’amitié
Sans véritable envie, f’ra dans l’immobilier
I’brosse dans l’sens du poil pour gagner ses galons
En véritable salope au pied des proprios
Se la joue froid et juste, en grapillant les ronds
De locataires dupés, vaches à lait de son pot
La langue dehors, baveuse,
face aux grands businessmen
Il se voit entouré, putes, luxe, champagne, villa
Il achète, vend, progresse, le magot dans les veines
Fait monter les enchères, d’vient bailleur petit roi
Les rentiers de l’immo ouvrent leurs bras au dauphin
Et c’est main dans la main qu’ils iront au larcin
Comme le grand capital, leur bouche baise le marché
Les p’tits peuvent être contents,
même s’ils doivent bien cracher
Il est une loi sacrée : propriété privée
Dans les États bourgeois, le solidaire sert l’ordre
Tant qu’le non possédant survit à la saignée
Les chiens d’l’étage au d’ssus sont légitimes à mordre
Mais ‘y a jamais assez, les requins vont plus loin
‘Faut pouvoir foutre dehors vite fait l’non possédant
Faire flamber les loyers, faire gonfler le butin
Et jouir à bien plaire, même sur la vie des gens
L’habitant emmerdeur devra céder sa place
À quelques voyageurs bien rémunérateurs
Booking, AirBnB et l’proprio amasse
D’la rente pour héritiers adoubés, grands seigneurs
L’État-providence plie d’vant la caste du pognon
Le rentier opulent ne sert pas sa ceinture
C’est l’aristocrafric qui s’fait Constitution
Jalouse et complaisante, sa loi c’est son enflure
L’enflure creuse et cupide s’essuie sur les petits
Son parc immobilier rapporte plus et plus vite
Ceux qui tombent à genou, qu’l’État leur file des billes
C’est connu : charges au peuple et aux gros les pépites
La meute des obsédés d’la rentabilité
Cache sa violence du gain sous l’droit d’propriété
Privatise les bénéf’s en feignant d’ignorer
Même son indifférence aux p’tites gens essoufflés
Non content d’enfiler tous ceux qui peuvent payer
Le rentier de l’immo fait cracher le social
À hauteur du marché qu’il aime bien faire flamber
Appart’s subventionnés, il a touché le graal
Il a tout enfumé, la misère et l’État
La business démocrate lui en a donné l’droit
Elle se rattrape au fisc, aux taxes, en TVA
Sur le p’tit populaire, l’immo embrasse l’État
Aristocrafric, tu vois pas les galères
Comme peuvent déjà ramer les mères célibataires
Tu vois pas les stagiaires, leurs salaires de misère
Les chômeurs en fin d’droit, les pauvres littéraires
Aristocrafric, tu vois pas les pauv’vieux
Les écorchés finis ni les vies dans l’impasse
Ni les prolos usés ni les pauv’malheureux
Et l’Homme éteint en toi fait place au dégueulasse








