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Errance Nocturne from Grand Nord by Takuan

Tracklist
3.Errance Nocturne3:28
Lyrics

En pleine introspection, j’ai peur de ne pas être une exception.
Juste un homme perdu dans l’abyme d’une vie pleine de frictions.
Immobile, droit comme un pion, j’essaie d’assurer la réception.
C’est à la croisée des chemins que ma bile rentre en fusion.
Chaque décision entraîne la suite, des questions qui poussent à la fuite.
Des envies de cuites supplantant le désir de vivre vite.
L’angoisse de la banalité, la quantité surpasse la qualité,
Règne de la médiocrité, où les penseurs sont en quête d’idées.
C’est pas que ça m’amuse de percevoir les choses ainsi.
Mais j’ai le sentiment qu’on avance dans le noir, et que l’espoir s’amincit.
Quand je déambule dans les ténèbres, mes pensées se bousculent
Ma joie s’annule face à l’inexorabilité du crépuscule.
Tombée de rideau pour me ramener face au néant.
Sous ce néon défaillant, j’ai l’impression de couler au fond de l’océan.
Compression de mes poumons, à la recherche d’une bouffée d’air,
Nouvelle fixation sur mes idées sombres que je fédère.
J’ai pour projet de les contenir, construire un barrage cérébral.
Laisser la musique réguler le débit, sur ce beat, même mon spleen se régale.
Et tandis que mes pas me portent là où le sol est le plus stable,
Je me porte garant de ce son que je tente de rendre moins détestable.
Devant l’absence de bienveillance, je me dévoile en toute honnêteté
Au diable la bienséance, vous aurez ce que vous méritez.

J’ai perdu l’envie de me justifier,
Je défends maintenant un raisonnement qu’on a trop fustigé.
Seul dans mon microcosme, sans cosmétique,
Je ne cherche pas à vous rallier à ma cause, sous ma bannière d’hérétique.
J’aimerai vous voir prendre conscience de cette absence de bon sens.
Il ne reste que la science pour prétendre à une certaine constance.
Donc hormis regarder les feuilles tomber des arbres
Faudrait qu’on m’explique que faire une fois qu’on a posé les armes.
Toujours le même rituel, rien ne change, rien ne se transforme.
La vie est un train à vapeur dont les effluves nous endorment
Et dont la cadence hypnotisante nous abrutit un peu plus chaque jour,
Mon rêve d’une carrière retentissante a été bien court.
Tombé dans l’oreille de sourds, ma litanie paraît bien futile.
Et c’est donc le cœur lourd que je m’assure de rester inutile.
A quoi bon se démener, condamné depuis nombre d’années,
Une foule de damnés abandonnée à son sort, ne souhaitant pas être né.
Les yeux cernés, bercé par le malheur du monde, toujours en berne
On nous a bernés avec cette idée que la joie nous inonde.
Donc suivant l’ombre, mon dos se courbe face à la tache qui m’incombe,
Que je sois toujours debout, toujours vaillant, ça c’est le comble !
Quand chaque matin au réveil, j’ignore ce qu’il en sera le soir,
Et quand bonheur et optimisme deviennent presque dérisoires.
Alors loin de moi l’idée de vous alarmer, j’ai pas non plus de raison d’en finir,
Je vois pas comment la mort pourrait être mieux que le plaisir,
De me perdre dans une gamme et une harmonie d’instruments,
Mieux que l’orgasme, mieux que n’importe quel sentiment.
Tant que mes tympans auront la même sensibilité que mon cœur,
J’affronterai le destin avec fierté jusqu’à appréhender sa grandeur
Porté au rythme d’une symphonie appréciée pour sa lenteur
Juste une vie musicale, éternellement en Fa mineur.
A l’écart des fabulateurs, j’avance en déambulateur,
Donc en retard de plus d’une décennie sur tous mes détracteurs,
Sans mécénat, même sans ennemis, j’avance à deux à l’heure
L’horreur quand on sait que le temps peut être dévastateur
Mais dur de contrôler quoique ce soit quand on réalise son impuissance ;
J’arrive au stade ou même le libre arbitre devient presque une nuisance
Alors je continue à marcher, histoire d’avoir un but,
Histoire de vivre l’illusion d’un horizon pour lequel on lutte.

Credits
from Grand Nord, released November 7, 2020
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