Percipient by Percipient

PERCIPIENT

Définition du mot français : Personne qui reçoit ou tente de recevoir des informations d'une autre personne par un moyen extra-sensoriel comme la télépathie.

Définition du mot anglais : Qui peut bien percevoir.

Percipient est le nom d'un projet sonore initié par J-F Magre ouvert aux participations. Chaque album est l'occasion d'explorer une voie, un thème, un champ défini dans un texte liminaire.
La perception en est l'argument essentiel : ce qu'on perçoit que les autres ne semblent pas percevoir, ce que l'on croit percevoir, ce que l'on ne perçoit pas si notre écoute n'est pas assez attentive. Les sons produits, et parfois la musique, s'échappent de ces décalages, de ces changements de parallaxe.

***

Percipient 1 (cassette audio)
Conception et réalisation J-F Magre sauf face B, titres 1 & 3

Face A : Carrière d'un râle (27 min)

phase 1 (voix : Mme Pradines)
phase 2
phase 3
phase 4
phase 5

Face B : L'aldilà (27 min)

Danse macabre (JFM mix) – Triboulet
Le personnel des limbes
Orgue anaérobie (JFM mix) – Tcrxt
Hantise (voix : Olivier)

La définition française du mot, que j'ai rencontrée pour la première fois dans un ouvrage de vulgarisation (« Fantômes et maisons hantées », coll. « Bilans du mystère », Grasset, 1957) est à l'origine de ce projet de cassette audio. Cela commence par une voix qui bégaie, ou saute à la manière d'un disque rayé, et se désagrège gangrénée par une sorte d'acouphène. Mais au lieu de s'amuir, elle se transforme. Cette première face est une suite de variations autour du râle. C'est le moment du trépas dilaté sur 27 minutes.

Retourner la cassette est à proprement dit passer de l'autre côté. D'autres voix se font entendre, celles qui errent dans l'au-delà. Cette face B, dont le titre est un hommage à Lucio Fulci, enchaîne quant à elle plusieurs rituels ou paliers au cours desquels s'agrègent et se constituent les éléments d'un fantôme, qui, à son tour, prendra voix et émettra le dernier son. Comme son titre l'indique (L'aldilà, en hommage à Lucio Fulci), cette face fait référence aux récits d'horreur, textes ou films.

Ce que l'on entend en jouant cette cassette Percipient 1 se situe entre paysage sonore et musique des rumeurs, sinon des humeurs. L'écoute attentive (et répétée) de la friction et l'entrelacs des couches peut faire émerger des sons qui n'existent peut-être pas sur la bande. Nous pourrions appeler ces sons fantômes des « scotophones » en écho aux scotographies, ces photographies transcendantales supposées révéler l'image d'un esprit...